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JOURNAL DE CAMPAGNE

12 mai 2010

exorcisme : "le cancer est arrivé, je n'étais pas étonné"

...je le savais, je m’y attendais. C’était justifié que les choses se passent comme cela. A un moment, je ne pouvais plus continuer, je voyais bien que j’allais vers quelque chose qui me rapprochait de l’abîme. Cela tenait à mon existence qui avait de moins en moins de sens, une course effrénée qui me maintenait en permanence dans un état d’angoisse, celle qui peut accompagner notre métier. J’allais où ? Un manque de sens, de profondeur, de recherche sur l’essentiel… Et donc, le cancer est arrivé et je n’étais pas trop étonné. Mais j’ai repris, après, ce métier, avec une espèce de folie furieuse, et il a fallu que je rechute pour que je me dise : allez, stop. Allons voir dans la vie quelque chose d’autre. A un moment, j’ai eu le sentiment que c’était la mauvaise voie de continuer à vivre normalement, que ce n’était pas tout à fait juste. En tout cas pour moi. Mon corps m’a dit stop. Mais cela n’a pas encore suffi. Après mon opération, je m’étais dit que j’allais tout faire pour changer ma qualité de vie, donner plus de temps aux gens que j’aime. Mais une fois encore, cela n’a pas tenu, j’ai très vite été à nouveau aspiré. Cinq ans plus tard, je recevais le choc d’une deuxième annonce avec des métastases au poumon. J’ai eu une troisième récidive, ils m’ont enlevé notamment des côtes, on m’a mis des plaques. Et là, il fallait que je prenne ma décision. Je ne pouvais plus faire ce métier, je ne pouvais plus continuer à ce rythme… Alors oui, arrêter, c’est comme ça. Certes je peux lire des textes, je peux écrire. Mon regard sur les autres s’est aussi modifié, adouci.

Ce cancer avait, pour vous, un sens, comme un signal ?

Il a toujours un sens. C’est mon avis. Pour un homme adulte, sur le deuxième versant de sa vie, un cancer peut être un message, un questionnement. C’est souvent ce qui se passe.

Et la rechute a un sens ?

On fait l’erreur de croire que les choses sont miraculeuses. C’est en nous, ce cancer. S’il n’a pas été, je dirais… compris à la source, rien ne change vraiment. Car ce n’est pas qu’un problème de molécules, celles-ci vont nous faire guérir un temps, vous allez survivre, mais le reste ? C’est un décalage, un terrain défavorable. D’où cela vient-il ? Cela peut être plein de choses. C’est pour cela que je dis qu’il y a une nécessité pour le patient de se prendre en charge, de faire connaissance avec lui-même. Est-ce que l’on veut être aveuglé et rester sous la tutelle des médecins ? Ou est-ce que l’on veut travailler avec eux, avec son ressenti, ses sentiments, ses peurs ? Là, aujourd’hui, je suis sur un traitement où cela ne bouge pas vraiment. Je ne vis plus vraiment, il va falloir faire quelque chose. J’ai deux chimios, une par perfusion et une autre par pilule, et elles m’épuisent. C’est le comble, les chimios peuvent finir par tuer le malade. Il y a une grosse fatigue, une asthénie, il y a toujours quelque chose de dérangé : la tête, les intestins…

Qu’est-ce qui vous aide ?

La méditation, la relaxation, et puis mon entourage. Ma femme, mes enfants qui sont très aimants… Vous vous rendez compte qu’il vous reste dans la vie peu de choses, mais elles sont là, importantes. Un peu de bonheur, beaucoup d’amour. C’est tout bête. Et à part ça ? Il faut être heureux avec ce que l’on a. Il faut calmer le jeu, arrêter les colères, ce qui n’est pas simple. Regarder les choses différemment, être plus aimant. Comprendre.

Et accepter d’être malade ?

Oui, si vous ne l’acceptez pas, c’est emmerdant. Mais en même temps, c’est l’histoire de chacun, certains refusent et ont guéri.

Il faut voir que la vie menée durant toutes ces années n’a pas été le bon chemin. Ce n’est pas de sa faute, mais on peut commencer à comprendre que l’on est en partie responsable, de façon inconsciente, de ce qui s’est passé. Ce que l’on vit autour de nous est souvent effrayant. On accumule les bêtises. On peut avoir le sentiment que l’on est dans un train fou. Et si on ne fait rien, le premier arrêt, c’est l’hôpital. Et le second, c’est le cimetière.

La souffrance ? On a beaucoup de moyens thérapeutiques, classiques ou pas, pour la contenir. Mais la souffrance, c’est usant, c’est très usant. Au bout d’un moment, elle vous permet… de ne plus rien faire d’autre. Vous vivez en elle. La chose la plus pénible, c’est ça, c’est la fatigue. Même de parler, cela demande un effort. Manger demande un effort colossal, tous les jours. Ne pas vomir, ne pas maigrir, tout est épuisant. La fatigue, vous ne pouvez rien faire. Il y a un moment où vous avez envie d’être allongé, au calme, et puis dire au revoir… Mais comment vais-je dire au revoir ? A qui ? Comment ?

Je suis privilégié, il ne me manque rien. J’ai beaucoup de chance, j’ai des gens qui m’aiment et je ne vis pas seul dans une chambre de bonne avec une chimio tous les jours. Il me manque simplement ma connaissance personnelle pour avancer sur un chemin qui serait plus épanouissant. Là, je suis sur un corps, je suis certain qu’il y a une force de l’esprit qui permettrait de retrouver un équilibre. Je n’ai pas de réponse, je dis simplement que je devine, je le sens, que cela me fait du bien de le faire, de méditer, d’aller vers ça, d’aller vers ce point d’équilibre. Ou simplement savoir qu’il y a un point d’équilibre, la note juste.

Tout ceci en guise d'exorcisme.

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20 avril 2010

Avertissement

Si je trouve un de ces messages malveillant et improductif qui vient polluer le site, qui sont le plus souvent le fait d’hommes amers, jaloux, laids et mal montés, malheureux dans leur vie professionnelle, et qui rêvent secrètement que leur vie ressemble à la mienne, je l’effacerais. Et je tiens à dire à ces demi-hommes tordus qu’ils me font pitié. Tout ce que j’ai toujours voulu faire c’est être moi-même. J’espère qu’un jour vous pourrez ressentir la même chose vis-à-vis de vous-même, et vous libérer de la pulsion qui vous pousse à polluer ce tableau de messages avec vos interventions minables, étroites d’esprit, qui agressent le reste des merveilleux membres. Alors allez-y, déversez votre fiel sur moi, mais sachez que vos insultes seront interprétées comme le signe de votre petitesse, de la misère dans laquelle vous avez été englué toute votre vie, de la durée qui vous sépare du moment où une fille de moins de 250 kilos a répondu aux pauvres avances que vous lui avez faites dans le pub du coin“.

VG

2 février 2010

Invitation

INVITATION

29 janvier 2010

"Ne racontez jamais rien à personne.

Si vous le faites, tout le monde se met à vous manquer."

Hier, JD Salinger est mort. Emportant avec lui une part de nos rêves. Nous ne saurons jamais où vont les canards de Central Park, en hiver.

Holden Caulfield, Franny et Zoey, cette part de nous même au sortir de l'enfance, restée au bord du lac gelé, nous avons tous perdu ce grand frère qui souvent éclairait nos nuits.

26 janvier 2010

Portrait de Mademoiselle Elise G.

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15 janvier 2010

Les 6 marches

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13 janvier 2010

là j'y suis

6 janvier 2010

Renouer lentement avec la peinture

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Pastel et acrylique 120x130

N. à Saint Sébastien.

Je viens d'achever au pastel ce grand tableau de nu, commencé il y a plus d'un an, abandonné par manque d'énergie.

3 janvier 2010

V., hier

Valérie se refuse d'abord. Elle se donne quand tout le monde est épuisé. Comme une mise à l'épreuve permanente d'elle-même et des autres.

Je suis parti trop tôt.

17

1 janvier 2010

Bonne année 2010

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