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JOURNAL DE CAMPAGNE
28 juin 2007

Lacrima

Mon aimée, chaque jour depuis que tu es née, je m’assieds à cette table, devant l'ordianteur. Tu as beaucoup pleuré ces dernières semaines. Tes pleurs disent ta douleur de ne rien pouvoir exprimer d’autre. Seule la musique de Mozart semble te calmer. Bien avant ta naissance nous te parlions déjà , dans le ventre de Mathilde. Nous te confiions nos secrets, nos joies, nos tourments, à l’ombre de nous-même.

Et lorsque tu es venue, tout s’est éclairé. Ton petit corps surgissant dans nos vies, brusquement, nous donnait la preuve de ton existence.

Avant l’instant de ta naissance, il y avait pour l’essentiel l’expression d’un désir, qui en s’incarnant avait arrondi le ventre de ta mère. L’instant d’après, tu étais là, à jamais présente pour nous. Et cette découverte nous fit tous deux, Mathilde et moi, pleurer, déjà terrorisés à l’idée de te perdre : tu n’avais pas crié ; les médecins t’emportèrent en chambre de ventilation, pour dégager tes poumons, faire se déployer tes deux ailes rentrées,  cueillir ton premier souffle. Et Mathilde répétait angoissée : Pourquoi y pleur pas mon bébé ? Pourquoi y pleur pas mon bébé ?

Très vite ils t’ont ramenée près de nous. Nous t’avons enlacée. C’est alors seulement que nous avons pleuré.

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