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JOURNAL DE CAMPAGNE
21 août 2007

à dusk encore, infidèle

A travers la forêt du souvenir, poursuivre le long retour vers la source bruissante des jeux enfantins. Revenir une fois encore à ces récits morcelés, qui à chaque instant menacent ruine, comme un bassin sédimentaire, trop chargé d’alluvions, qui cédant sous son poids, brusquement se fissure et plus tard se disloque et dont l’ordre initial des strates sera bouleversé. Bâtir de nouvelles digues, laisser le temps couler, pour que le texte enfin puisse trouver son cours au milieu de ma vie. Avancer, avec pour unique soutien le regard de Clara et de Mathilde. Quand passerai-je enfin ce point de non-retour où les mots assemblés forment un tout inaltérable ?

Je marche en écrivant, je dessine en marchant. Palimpseste de ma mémoire : au hasard des chemins, je cherche le détroit qui m’offrira la clef de nouveaux horizons. Car le passage seul donne du sens à l’œuvre.

Tous ces mots sont pour moi comme une planisphère, cette image du monde offerte par mes parents quand nous étions enfants, sur laquelle étonnés, nous voyions à la fois l’endroit où nous vivions et l’au-delà des mers.

L’écriture, au fil des pages et des souvenirs, n’a-t-elle d’autre but que de courir après le tout inaccessible de la parole, et demeurer ainsi, à jamais, vouée au passé, n’ayant d’existence que dans un présent toujours inachevé ?

Poésie désuète :

« Ce que notre œil a vu appartient au passé.

Rien de ce qu’il verra n’a encore d’existence.

Et ce qu’il voit enfin prend toutes nos pensées. »

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