Le risque de l’écriture
se joue toujours dans un à-venir imaginaire : que ce qui est écrit sombre dans l’oubli, soit détruit, perdu à jamais. Car l’écriture parie toujours sur la postérité, sur un futur rêvé, qui ne prend sens qu’au passé, un « autre fantasmé », le supposé lecteur à qui s’adressent les mots.
Qu’en sera-t-il de nous dans cent ans?
Qui donc se souviendra de nos rêves et de nos veilles ?
Et plus tard encore, quand les hommes auront disparu :
de quel nom se nommera le monde ?
En ces après-midi d’octobre, je marche dans les bois, cherchant encore quelqu’apaisement dans l’exercice du corps. Le ciel est d’un bleu limpide, et la campagne alentour, après deux semaines de pluie ininterrompue, semble revivre. De mon bureau j’aperçois un groupe de pies qui s’ébattent, autour du cerisier pourpre.