Des nouvelles du temps qui passe

Une dépression de mille hecto Pascals centrée sur la Sardaigne entraîne le retour des pluies et du froid dans le sud de la France, en Italie et dans les Balkans. Les sorcières de Macbeth dansent leurs sarabandes, et hurlent dans le vent. «Fair is foul, foul is fair».

Sur l’Atlantique, de nouvelles perturbations ont abordé dans la journée l’ensemble de côtes océanes, amenant avec elles un flux d’air froid accompagné de pluies.

La dépression me gagne aussi.

…Pour combattre le spleen, rassembler ici tout ce qui occupe mon esprit et l’ouvre au monde : l’odeur des feuilles à l’automne, la voix de Clara dans l’ombre, le crépuscule du jour à Florence, les montagnes enneigées se détachant sur l’horizon des collines, le désir d’étreindre une femme inconnue, les Epîtres de Paul de Tarse, le Requiem de Mozart, le théorème de Fermat, la tectonique des plaques, la mort de ma mère et de ma petite sœur ( le malheur qui soudain s’abat), le goût de peindre qui ne s’appuie sur rien qu’on connaisse en soi, les voyages en train et les vies qui défilent, la pluie glaciale sur Anvers, le vol des palombes dans le ciel d’automne dégagé de tous nuages, le bonheur de découvrir Céline, Thomas Mann ou Angelo Corelli -une voix dans la nuit qui brusquement jaillit.

Rassembler tout cela dans un même corps, l’enfant que je fus, puis l’adolescent et l’adulte enfin ; dans un même vertige, une vie entière.

Fiordiligi, Dorabella, Don Alfonso :

« Suave sia il vento/ Tranquilla sia l’onda/ Ed ogni elemente/ Benigno  risponda/ Ai nostri desir. »