Sarah, avouer son existence,

régler ma vie avec la sienne ; cesser de la nier.

Brusques contractions du destin : de Ruth, sa mère, dans un livre de Frédéric Teillard acheté PAR HASARD récemment, j’ai lu ceci (que je recopie in extenso):

« Je prends conscience qu’elle a sa place au panthéon des femmes manipulatrices et perverses qui m’ont, régulièrement, fortement attiré. Pour elle, les hommes n’étaient que des instruments de pouvoir ou de vengeance, que l’on prend, puis que l’on jette. » !!!

Jusqu’à ces derniers mois Sarah ne m’était-elle pas « inconcevable » : trop de honte, de douleur, de lâcheté aussi.

La naissance de Clara, l’écriture de ces pages ne me servent-elles pas de guides dans le chemin d’appropriation et de révélation de son existence ?

Elle fut conçue un soir d’été 1992, quelques temps à peine après la mort de Pierre BL. Je rendis visite à Ruth, sa désormais jeune veuve. Et ce soir-là, dans la chaleur étouffante de cette nuit d’août, nos corps se sont étreints, sans réserve ni calcul, du moins le pensè-je. Plus tard viendraient les questions, le refus, le silence et l’éloignement