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JOURNAL DE CAMPAGNE
2 décembre 2007

Dimanche 2 décembre

Week end à Dieppe ;

Tempête; Mathilde est née ici et y a vécu jusqu’à la fin de son adolescence.

Souvenirs de Céline qui y vécut aussi: en classe de seconde j’ai découvert sa langue éblouissante dans Mort à Crédit.

… Je me rappelle mon entrée au lycée d’O., en 1975. Durant plusieurs semaines, j’ai été la cible d’un groupe d’élèves de classe Terminale, qui chaque soir, en guise de bizutage, me terrorisaient en inventant de nouvelles moqueries. Cela ne prit fin que lorsqu’un soir, poussé par la haine, je crachai au visage d’un d’entr’eux. Il me battit comme plâtre, ce qui déclencha l’intervention d’un surveillant et se traduisit pour lui par une retenue durant trois semaines consécutives.

Quelques années plus tard, je le croisai dans la rue et le reconnus à peine. Ayant échoué dans ses études, il occupait maintenant un poste de chauffeur-livreur dans une petite entreprise de la région : mélange de jubilation et de honte.

La plus douloureuse expérience de mon adolescence fut sans doute, au lycée, celle de l’apprentissage de la soumission -aux élèves plus avancés en âge, aux professeurs-. J’en ai gardé une plaie vive, une soif de révolte jamais étanchée.

Je me rappelle que le sport était la matière emblématique de mon malaise :il fallait à tout prix être performant et sympathique. Tout cela sous le regard des filles. J’étais un sportif médiocre mais obstiné. À force de persévérance, j’arrivais donc à quelques résultats :la médaille de l’effort et du mérite. J’eus une note terrible au bac :19/20 ; je n'en suis toujours pas revenu: ainsi donc l'effort finirait par payer!

La musique du Te Deum d’Arvö Pärt emplit la maison : « Le vent souffle où il veut et tu entends son bruit ; mais tu ne sais d’où il vient ni où il va »(Jean III,8).

J’écris devant la fenêtre qui ouvre sur le large : un long ruban gris perle se détache à peine sur le gris du ciel, le cri des mouettes se mêle aux rafales de vent.

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Commentaires
B
fierté, oui. Pardonnez. Bien que l'orgueil parfois soit beau.
V
"Fierté" serait plus juste si je puis me permettre...L'orgueil est souvent injustifié et bête, et surtout sans aucune humilité. J'ai l'humilité de mon ignorance.
B
pour AT : ne croyez pas les dates... ni aux noms. Aucune ressemblance etc<br /> <br /> pour V : j'aime votre orgueil indomptable<br /> <br /> Merci de vos commentaires en plein désert.
V
ne blessent que celui ou celle qui n'a pas suffisemment confiance en lui : les très rares que j'ai subies par des imbéciles à mon entrée au collège, ne m'ont jamais atteinte, je méprisais trop leurs auteurs pour me considérer comme blessée ou salie. <br /> <br /> Par contre, il est une humiation terrible et sans appel, celle qui vient de "l'intérieur" : on ne la ressent même pas, ou si peu sur le moment...Mais elle laisse des traces que les plus grands triomphes ont bien du mal à effacer...Et ne nous laisse en paix que lorsqu'on a identifié enfin le coupable.
A
Nous devons avoir le même âge.
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