Envol
La nuit dernière, à nouveau j’ai volé au dessus des maisons (Alain C. dont le sérieux n’est plus à mettre en doute pourra en témoigner : ce n’était pas un rêve, il assistait au vol.)
Une fois encore, j’ai pu éprouver la simplicité de la chose, voler m’est pour ainsi dire aujourd’hui naturel : courir d’abord et s’élancer d’un bond, suspendre le saut en relevant les jambes ensemble, puis porter en arrière tout le bas du corps en écartant les bras, comme les anges du Quattrocento. Cela suffit à l’envol.
Ce matin pourtant, en dépit d’essais maladroits, je n’ai pas su retrouver les gestes de la nuit. Tout mon corps empêtré dans la pesanteur du jour refusait de s’élever.
Note d’après-coup, en écrivant ce post :
Les anges ne sont-ils pas nés de nos rêves d’envols ?
La mémoire des nuits et les fragments de vie réelle capturés par les mots ne constituent-ils pas la matière active de mon réapprentissage de la langue?
PS : Y a-t-il quelqu'un? Arrêtez de vous taire. Je sais que vous êtes là. J'entends vos souffles. Le silence me fait peur.