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JOURNAL DE CAMPAGNE
1 février 2008

Qui manipule nos destins ?

Hier, à la télévision, un documentaire de Claude Lanzmann, « Un vivant qui passe ». (Hasard des programmes, obsessions collectives ?)

Durant une heure, il interroge un médecin délégué par la Croix-Rouge en 1943 pour visiter le camp d’Auschwitz où des centaines de déportés, parfois des milliers, étaient chaque jour assassinés.

Suffisant et plein de morgue : « Je n’ai rien vu, on ne m’a rien montré. »

« Ah si bien sûr, quelques centaines de déportés squelettiques et hagards, croisés sur la route d’Auschwitz, mais tout cela, nous le savions déjà. »

Lantzmann : Et à Theresienstad, que vous avez visité en 1944, et d’où durant cette période des milliers de personnes, femmes, enfants, vieillards, furent déportées à Birkenau ou Treblinka pour y être exterminées ?

« Là non plus, je n’ai rien vu. C’était un camp modèle. Je n’y ai croisé que des notables « israélites », avec des statuts de protégés, des privilégiés qui se permettaient de durer et cohabitaient passivement avec les gardiens SS. »

Lanzmann, d’une voix paisible : « Tout cela n’était qu’une mise en scène, répétée minute par minute, durant des mois. Et le moindre écart signait une mort immédiate. Car partout la terreur régnait. Et tout cela vous a échappé… »

Comment cet homme durant cinquante ans a-t-il pu vivre en paix ?

De quoi la vie doit-elle faire le deuil pour pouvoir vivre ce qui la nie ? Quel prix doit-on payer pour demeurer ignorant de la vérité ?

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