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JOURNAL DE CAMPAGNE
25 mars 2008

Spring, always spring

Au delà du continuum apparent, nos vies sont faites d'infimes épiphanies, dont l'avènement nous échappe. Quelque part en nous, imperceptiblement les choses se déplacent. A notre insu, des ruptures se créent, des failles naissent, puis se comblent, puis s'ouvrent à nouveau, ailleurs, en autant de minuscules catastrophes dont nos sens n'ont de cesse d'en assurer le lien.

C'est à cela que tient l'ordre du monde, le règne du temps continu : dans l'oubli des catastrophes  et leur recyclage  incessant se construisent  les destins. Le canevas de nos jours est fait d'une succession d'instants uniques que notre esprit relie d'un fil de mots.

Face au chaos de l'univers, et à l'insondable ronde de la nature –la course des étoiles, le retour des saisons, la puissance des éléments-, n'avons-nous pas inventé le temps pour nous donner une chance d'exister vraiment ?

Partout des éclats d'éternité peuvent nous surprendre : dans l'ombre noire d'un cyprès en plein midi en Toscane, dans le silence sonore d'une église romane ou d'un temple coréen, sur un fronton de pelote basque au crépuscule l'été, quand le claquement de la balle, le souffle des joueurs se mêlent aux cris des hirondelles.

Puis,  au gré des voyages, vient la découverte, que le temps est sans fin : on se lève à Séoul quand on se couche à Paris et qu'il est midi à New-York, il gèle ici, tandis qu'ailleurs il pleut ou que le soleil brille. Partout le temps se prolonge et dans sa chaîne infinie se nouent les évènements.

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