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JOURNAL DE CAMPAGNE
25 août 2008

Rentrée littéraire 1

Sur celui qui écrit ou lit, le temps n’a pas de prise. Partout il demeure.

Il parcourt les chemins de la mémoire et rejoint l’enfant qu’il porte en lui, qui découvrait chaque chose, en les voyant pour la première fois, les oubliait, les retrouvait  à nouveau toujours étonné, avec la même intensité : le reflet de son visage, l’ombre de son corps, l’envol d’un oiseau, l’eau qui s’écoule entre les doigts, le soleil sur la mer, le vent sur la peau. Mais aussi plus tard, les phrases qu’on surprend, les indices de la vie des parents, de cette vie cachée sous les draps, dans l’obscur. Indices de mort et de vie sexuelle, oubliés d’abord, ensevelis sous le flux des images.

La soif de lumière et la peur des ténèbres de cet enfant qu’il fut l’accompagnent tout au long de sa vie.

Un seul désir l’anime : laisser venir au jour cette frange miraculeuse ; dans le silence, la nuit, guetter le murmure des voix entendues dans le ventre de sa mère, au plus secret de sa vie.

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