Palimpseste

Hier à l’aube, comme il y a 2 mois dans l’avion qui m’amenait à Séoul, dans les limbes du sommeil, la forme définitive de ces notes m’est apparue, claire, nette, se détachant dans l’ombre, la résolution de toutes les contradictions qui habitent ce texte s’est dessinée.. .Mais au réveil encore, tout était oublié.

Nous n’en finissons pas de naître, passant et repassant par les mêmes chemins, inlassablement répétant les mêmes questions, de rechercher le lieu et l’instant qui nous fit advenir, la clef de notre naissance.

Foutaises ! Illusions de pouèt pouèt ! La plupart des souvenirs ne proviennent-ils pas de recompositions faites à partir d’histoires lues, entendues ou de photographies ? Parfois certaines situations  qu’on me dit avoir vécues me semblent avoir été rêvées et à l’inverse je m’en rappelle certaines qu’il m’est impossible d’avoir vécu : l’écriture n’est-elle pas le seul moyen de rendre ces choses ou ces êtres réels ? L’art « d’accommoder les restes » : amalgamer ces fragments de vie recomposée, continuer de bâtir cette maison de mots où je réside seul, meublée d’une chaise en fer et d’un bureau étroit où s’accumulent les pages noircies. Je rêve à ce texte improbable, qui s’ancrerait à la racine des souvenirs, avant même qu’ils n’émergent. Il faudrait pour l’écrire inventer un autre soi-même, séparé de nos vies, le rejoignant parfois au détour d’un miroir.