Splendeurs et misères du blog, comme du journal intime
... « au début » les mots ne sont là que pour nous rassurer, nous donner une « contenance », permettre d’identifier notre singularité, nommer nos désirs et nos peurs, «contenir » nos démons domestiques. Pour moi :la mort de ma mère et d’Anne-Marie, l’existence de Sarah, la honte au quotidien. Confessions désordonnées, imprécations brûlantes, catharsis, thérapie incantatoire, etcaetera. Nous sommes seuls au monde ; mais en fait notre plus profond désir est de partager cette solitude et de donner à voir.
Chacun porte en lui des blessures secrètes, qui n’en finissent pas de saigner. Reçues dans l’enfance, ou plus tard, dans la fragilité de l’adolescence, nées de la honte et de l’humiliation, de la peur, ou de la ruine d’un amour, nul n’y échappe. En cela parfois l’écriture nous aide. Elle est comme une séance de soins matinaux de nos plaies : lentement, délicatement écarter les chairs meurtries, nettoyer les purulences, laver d’une main douce.
Un long labeur de révélation qui requiert à la fois patience et compassion . / Comme une prière, dire le trait qui nous traverse ; pour les siècles des siècles. Amen./
Echec inéluctable du blog intime et de la confession : les mots ne rattraperont jamais le temps.