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JOURNAL DE CAMPAGNE
3 juillet 2008

Robert A.

Elle dit : « Il  était un de ces hommes que la beauté semblait laisser démuni. Ainsi souvent ai-je été frappée par le nombre de tentations dont il fut l’objet.

Rien n’indiquait qu’il y cédait, mais me semblait-il, il y avait là quelque chose de plus fort que lui, de proprement déraisonnable, comme d’irrésistibles appels. Et il me semblait qu’alors il frôlait ces abîmes avec un mélange d’effroi et de jubilation, un émerveillement toujours renouvelé. Si bien que, pour moi qui l’aimait, la situation se révélait généralement plus menaçante que réellement dangereuse, source de ce doute et de cette inquiétude qui nourrissaient sa vie.

Dans la passion de la rencontre, il lui arrivait de dire des choses tellement vraies, que souvent il donnait alors le sentiment d’assister à un événement extraordinaire. Le ton qu’il employait, les mots qu’il choisissait nous paraissaient si justes que beaucoup la première fois restaient fascinés. Nous avions l’impression qu’il s’adressait au plus profond de nous, qu’il connaissait nos pensées, parfois même avant que nous les ayons formulées. »

Je me taisais toujours, soudain saisi par une immense lassitude, l’envie de fuir, d’en finir, de rejoindre ce paysage que j’apercevais à travers les fenêtres : le port, la plage, la falaise. Là-bas, rejoindre la mer.

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